Chronique sur l'affaire Nantiveul

Sous la direction de Felix Hurley

Forêt de Nantiveul
Dans un champ de fleur
Chrysanthème
« TRAGÉDIE DANS LE HAMEAU DE NANTIVEUL, QUE S’EST-IL PASSÉ »
Sept heure quarante
Un fermier appelle la police immédiatement
« Tous ces jeunes ! C’est effarant ! Qui a pu oser ! »
Il ne peut rien ajouter d’utile à la scène
Éléments suspects
Un groupe électrogène est trouvé
Honda
Un lecteur de disque est trouvé
Sony
Un disque est trouvé
Avec une inscription, effacée à la main
Les huit personnes semblent disposer en un symbole
Infini
Hormis leur âge
Entre dix-huit et vingt-cinq ans et leur lieu d’habitation
Situé autour de Rennes dans un rayon de vingt-sept kilomètre
Rien ne permet d’identifier le lien qui les regroupe
« NANTIVEUL OU LA VIE DOUCE »
Le maire de Nantiveul est affligé, il connaissait une des victime
Laurent
Le gendre de sa fille. Il ne l’avait pas vu depuis une semaine
D’après ses propos : « Laurent ne montrait aucun signe de dérive sectaire
Je ne comprend vraiment pas... »
L’étude du CD n’apporte aucun élément supplémentaire
Rien n’en sort
« NANTIVEUL : HUIT PERSONNES RETROUVÉES DÉCÉDÉES, ENCORE EN TRANSE »
D’après la police
Les huit individus auraient été abusés par un gourou d’une secte inconnue
Il les aurait conviés à le rejoindre dans le champ de fleur à la nuit tombée
En l’absence de présence de drogues dans l’organisme des victimes
La police privilégie la piste de l’épuisement
Suivi d’un achèvement
L’enquête suit son cours

MOTS-CLÉS : #DRAME #MYSTÈRE #SECTE #NANTIVEUL #FAIT-DIVERS #RENNES

Tips et astuces pour profiter à fond d'une épidémie de danse

Sous la direction de Daniel D. et Trinity Bellucci

  • Boire de l'eau, c'est important pour danser plus longtemps
  • Boire toute l'eau, celle de la pluie, celle du fleuve, celles des bouteilles des distributeurs dans les gares.
  • Détourner le système d'alimentation des bornes incendies pour qu'elles répandent des geysers de bières
  • Investir tous les espaces, même des cages d'escaliers, les ascenseurs, les voitures, les abris de bus et les cabines téléphoniques
  • Dévisser les poubelles , en faire des caisses de résonance pour les téléphones et les voix
  • Quand le terrain est trop glissant, le recouvrir de paille ou de riz
  • Fabriquer des maracasses avec des cannettes de bières et du gravier
  • Briser les pare-brises, mettre la musique sur l'autoradio
  • Mettre les baffles dans les égouts pour faire trembler le sol
  • Réquisitionner l'école des Beaux-arts pour fabriquer un sonotone géant
  • Briser des vitraux des églises pour faire des boules à facettes
  • Peindre les ampoules des lampadaires pour colorer l'éclairage
  • Utiliser des micros des grandes surfaces pour faire des karaokés
  • Faire défiler les paroles sur les panneaux d'affichage des horaires des bus
  • Utiliser les bancs comme des podiums
  • Découper des pneus pour réparer ses chaussures
  • Faire un pagne ou des pompons avec les vêtements en lambeaux
  • Désencadrer les toiles des musées pour se faire des robes et des capes
  • Relever les gens qui tombent pour éviter qu'ils ne soient perdus
  • S'improviser partenaire de salsa, de rock, de valse ou de tango
  • Ressusciter les danses oubliées (la tecktonik, les danses traditionnelles)
  • Faire revivre ceux qui seraient morts
  • Aller voir ceux qui ne dansent pas encore pour les inviter
  • Danser avec les murs qui s'effondrent comme avec un partenaire
  • Cautériser les plaies avec son briquet de poche
  • Utiliser le fils de pêche pour suturer les plaies
  • Éponger le sang et la boue avec les affiches publicitaires

Témoignage de Peter S.

Propos recueillis par Daniel D.

Je traversais le Thabor pour rejoindre des potes à Saint-Anne. J’avais vraiment hâte d’y être, mais quand j’ai entendu sa voix, ça met sortie de l’esprit en une fraction de seconde. Je n’avais plus qu’un seul but : trouver d’où provenait cette voix. Quand je suis arrivé où elle chantait, il y avait déjà une centaine de personne autour d’elle qui se balançait de gauche à droite.

On m’a dit que la chanteuse avait commencé par chanter a cappella. Quand je suis arrivé, deux guitaristes, un joueur de djembé et des percussionnistes l’avait rejointe. Ça groovait grave. J’ai commencé par taper du pieds, puis un violoncelliste est arrivé et on s’est tous mis à taper des mains. Je me suis mis à danser avec ma voisine que je n’avais jamais vu auparavant. L’arrivée de la chorale gospel a balayé toute forme d’inhibition et tout le monde s’est mis à danser avec tout le monde.

Il s’est mis à pleuvoir mais on s’en foutait. A force de piétiner, la pelouse verte s’est changée en boue. C’était pratique parce que ça servait d’onguent pour nos mains ensanglantées à force de les frapper. Et puis, on ne pouvait plus distinguer personne avec toute cette crasse. On était une entité brunâtre qui danse à corps perdus dans toute la ville. On était des milliers, des centaines de milliers. Il n’y avait plus de place dans la rue alors on a grimpé aux murs et on a dansé sur les toits. Mais là encore nous étions trop nombreux et on passait au travers des toitures. Je crois que c’est comme ça que je me suis cassé la jambe, mais on m’a relevé et j’ai continué à danser.

Certains nous filmaient. C’est pour ça que l’épidémie de danse s’est répandue dans tout le pays. A Rennes, la danse a duré une semaine. On a retourné toute la ville.

Les flics ont voulu nous arrêter à un moment. Ils nous rinçaient à grands jets de lance d’incendie. Quelques-uns d’entre-nous les ont ceinturé et roulé dans la boue, alors les flics ont disparu dans la boue et ils ont rejoint le cortège dansant.

La fête s’est calmée à l’aube du huitième jour, parce que nous étions tous exténués. On s’est allongé les uns sur les autres puis on a dormi deux jours et une nuit.

Quand j’ai émergé, je ne reconnaissais plus rien. Il n’y avait plus un bâtiment debout, que des ruines. Mais ça ne m’a pas rendu triste, non. Je n’avais envie que d’une chose : c’était de recommencer. Mais avec ma jambe en vrac, impossible de me relever.

Témoignage

Propos recueillis par Trinity Bellucci

Moi et mon crew on a dansé pendant des jours à Lyon

Les synapses sont des échangeurs d'autoroute.
Le bluetooth connectées aux enceintes,
Les ondes sonores frappent les neurones.
(en choeur) Vous ne croirez jamais ce qu’il va faire après avoir ouvert son téléphone

Les muscles tendus sur les os,
Les torses gonflent sous les vêtements
Et les dents s’étirent sous les lèvres.
(en choeur) Il pensait aller faire des courses, il ne se serait jamais attendu à ça

Le choc aminci les semelles, mais
Le caoutchouc se venge du béton :
Les rues sont avalées par la plante des pieds.
(en choeur) Vous ne devinerez jamais à quelle point elle a changé en quelques jours

Les étages tombent par terre
Les murs tombent par terre
Le sol tombe par terre
(en choeur) Faire de l’argent simplement avec son assurance

Et la sueur partout et l’eau partout et les larmes partout
Et les yeux secs et la bouche sèche et la peau sèche
Et la fatigue beaucoup la joie beaucoup la vie beaucoup
(en choeur) Ces trucs de grand mères que les médecins détestent

Le groupe de danseur trop grand pour mon écran
Le groupe de chanteur trop grand pour mon écran
Comme la plus grande manif, comme le plus grand carnaval.
(en choeur) Ils sont déjà des millions à l’avoir fait, ne passez pas à côté.

Les jours entiers passés sur l’écran
Aveuglés, les oreilles devenues des sonars
Agitent les corps, c’est des vagues
(en choeur) Top 100 des moves à connaître pour se faire remarquer en soirée

La rue du griffon, métro opéra, place des terreaux et boulevard Edouard Herriot
La carte c’est la piste et
Le niveau sonore est au-dessus de la mer.

On a fait le tour du monde en 80 BPM

Témoignage

Sous la direction de ???

J’ai du mal à écrire tant ce que j’ai vécu est extraordinaire. J’étais, comme perdue, dans un corps, qui n’était plus jamais fatigué. Perdue de ne plus me connaître avec mes doutes et mes angoisses. Je me suis sentie terriblement à ma place, heureuse de me sentir libérée, de pouvoir danser en n’ayant plus aucune autre préoccupations.

Ça a commencé il y a plusieurs jours, j’étais avec des amis, je ne sais même plus combien nous étions ni qui était là. Je me rappelle que c’était la première fois que nous nous retrouvions après le confinement. Partout dans la ville il y avait des concert, des retrouvailles, des sourires. C’était l’ivresse de la liberté qui berçait les rues, la légèreté de vivre qui s’emparait de nos corps. Nous sommes tous arrivé au thabor, il y avait un concert qui passait. C’était un groupe que personne n’avait jamais vu. Leurs chansons, pourtant connues, étaient un mystère pour tous. D’ailleurs, personne de s’entendait au sujet des paroles des musiques. Certain racontait que c’était des chant d’amour, d’autres des chants de voyages, puis un passant s’arrêtait en nous disant que c’était des chants spirituels. La musique des artistes résonnait loin dans le parc. J’allais enfin entendre ce qui m’avait tant intrigué. Et c’est quand je me suis approchée que j’ai tout compris. J’ai compris ce qu’est la vie, le bonheur, j’ai compris mon corps, j’ai senti le sang passer dans mes veines, les sons rentrer dans mes oreilles et faire vibrer chaque petite partie de mon corps, chaque petit morceau de mon esprit. Et je me suis mise à danser. J’ai dansé toute la journée, toute la nuit, et depuis je ne sais plus combien de temps est passé. Plusieurs jours, c’est certains, mais rien de plus précis. Je sais juste que le thabor est devenu un parc de boue, que nos pas de danseurs endiablés ont fait vibrer la ville entière et que ses sols et ses bâtisses se sont écroulés. Nous dansions dans un chaos de poussière et de musique. Nos corps se sont entrechoqués, inconnus de la veille, partenaire de la plus grande danse aujourd’hui. Mes bras pleins de bleus se confondaient avec l’azur du ciel. Mes yeux, derrière mes paupières, ne voyaient plus que des ondes et des couleurs abstraites. Mon âme flottante regardait cette scène de folie contagieuse avec un calme dont je n’avais jamais fait preuve avant.

Aujourd’hui, mon corps s’est arrêté de danser. La légèreté laisse place au vide. La musique laisse place au silence. La chaleur grisante laisse place à l’humidité poussiéreuse d’une ville assiégée par le bonheur de s’exprimer.

Copie d'un échange sur 4charts.com

Responsable du dossier : Trinity B.
Date : 26/10/20

DragonTouteMavie dit :
Il le dit, le premier enchaînement c’est un pas sur la droite, un pas sur la gauche puis glisser de tous les côtés. Quand j’entends ça c’est trop bien ça me dit qu’est ce qu’il faut que je fasse.

SonDeViolence dit :
Moi j’ai peur de plus m’arrêter si je commence. Déjà que je l’ai dans la tête toute la journée, si je bouge c’est mort je tiendrais plus.

OmbreSecrète dit :
Il y en avait un près de la maison, le matin quand je me réveillais, il était dans le jardin et sa femme le filmait avant d’emmener les enfants à l’école. Seul, il utilisait la fente de sa boîte au lettre pour pouvoir continuer à s’enregistrer sans elle. Il passait toute la journée dehors. Il n’avait jamais froid.

DragonTouteMavie dit :
C’est normal. Quand tu danses comme ça.

OmbreSecrète dit :
Oui...

SonDeViolence dit :
En même temps si des mecs font ça all day long tu m’étonne qu’après y en a qui tienne pas le choc.

OmbreSecrète dit :
Moi ça m’angoisse un peu quand même. J’ai lu, je sais plus où, à propos d’elle, c’est dramatique, on lui a trouvé 5 graines de pavot dans le cerveau. Elles seraient rentrées par l’oreille. Se sont accrochées aux tissus mous.

DragonTouteMavie dit :
O.o

SonDeViolence dit :
Il ne faut pas croire tout ce qu’on lit. Puis n’imp quand même.

OmbreSecrète dit :
Non mais si c’est possible avec des écouteurs qui aurait des trucs cachés dedans